Article Sud-Ouest par Claire Burkel
Publié le 12/06/2018


AMOU Marilyne Reuschlé élabore des recettes de cosmétiques à partir des cultures qui l’entourent.

« C’est comme pour une recette de cuisine, il faut choisir les ingrédients de qualité pour avoir une recette optimale », s’enthousiasme Marilyne Reuschlé. La jeune femme a installé son laboratoire Art et Cos, à Amou en 2012, au milieu des champs. Un environnement qui l’inspire et dont elle veut tirer le meilleur pour ses cosmétiques. « En interne, j’accentue le développement de la qualité du produit. On s’est rendu compte qu’il y a, par exemple, beaucoup d’huiles de qualités différentes. Moi, je n’ai pas les moyens de réaliser ces contrôles de qualité, mais ce que l’on peut faire, c’est du local », poursuit-elle. L’huile de tournesol qu’elle utilise provient d’Oléandes (lire ci-contre), « c’est à cinq minutes du laboratoire, on fait travailler une coopérative juste à côté de chez nous, dès qu’on a le moindre souci, on a quelqu’un en face de nous », assure en souriant Marilyne Reuschlé.

Des produits de qualité

Car si les produits qu’elle utilise au départ sont coupés ou de moindre qualité, les cosmétiques dont elle invente les recettes auront des propriétés amoindries. C’est donc pour cela que le kiwi qu’elle utilise vient de Peyrehorade : « Vous pouvez prendre votre voiture et aller chez l’agriculteur qui va vous montrer où cela pousse, comment il procède, les produits qu’il utilise, etc. », assure la chef d’entreprise. À ses yeux, c’est aussi une garantie pour le consommateur, qui est prêt à payer un peu plus cher un produit qu’il sait de qualité et dont il connaît l’origine. « D’autant plus que l’industrie cosmétique est très attaquée, il faut vraiment montrer patte blanche », estime Marilyne Reuschlé.

Et pourquoi pas le safran ?

« En plus, par ricochet, ça fait vivre l’économie locale, poursuit-elle.Maintenant, il y a des personnes qui viennent vers moi et qui me montrent ce qu’ils produisent en me demandant ce que l’on pourrait faireavec. » Un réflexe qui ne serait sans doute venu à personne dans les environs avant l’implantation du laboratoire. Il compte aujourd’hui sept salariés. Marilyne Reuschlé pense notamment au safran – une entreprise s’est installée près de son laboratoire il y a peu de temps – car c’est aussi utilisé en cosmétique pour sa richesse en nutriments et parce que cela apporte de la coloration.Le tournesol, le colza, le kiwi, la prune, la noisette, le pépin de raisin,l’onagre ou encore la noisette poussent en Aquitaine, ce qui permet à Marilyne Reuschlé de visiter les exploitations et connaître par coeur ses producteurs. Elle travaille en étroite collaboration avec l’apiculteur David Lamarque, qui a créé sa marque de cosmétiques bio dans lesquels on retrouve miel et propolis produits localement. Un cercle vertueux pour la crème de l’agriculture.


Claire Burckel

www.artcos-laboratoire.fr

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